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  Caïn [Mystère ?]
Papy
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MessageSujet: Caïn [Mystère ?]   Caïn [Mystère ?] Icon_minitimeMer 30 Mai 2012 - 16:20

Bonjour,

Alors voilà un projet de roman que j'ai attaqué y a un peu plus d'un an. Entre temps j'ai reprit l'écriture de trois autres textes donc je l'ai mis de côté mais j'ai bien l'intention de m'y remettre sérieusement bientôt...

Voici donc le premier chapitre.

Bonne lecture.
[Mise à jour : 10 juin]

Chapitre 1






La pièce était simple. Une fenêtre à larges battants dans le fond, du papier uni aux murs, quelques cadres exposants les diplômes du scientifique, un bureau en chêne massif et un parquet assorti. Le docteur Massimov était bien installé au fond de son fauteuil rustique. Il écoutait patiemment le rapport, calme et posé, de Lisa Adams. Sa voix était douce et charmante, il aurait pu l’écouter pendant des heures. Cependant, il avait à faire et, décroisant ses doigts pour reprendre son stylo plume, il l’arrêta.

— Est-il prêt ? fit-il d’un ton plus sec qu’il n’aurait voulu.

La jeune femme, un peu surprise, le dévisagea un instant. Derrière ses grosses moustaches grisonnantes, il tenta un simulacre de sourire et elle comprit qu’elle l’avait dérangé.

— Comme je vous le disais, malgré son jeune âge, il est tout à fait apte à rejoindre les autres.

— C’est tout ce que j’ai besoin de savoir pour l’instant. Comment est-il ? Physiquement, je veux dire.

— Il est stable sur ses jambes, court sans problème. Il voit et entend très bien. Par ailleurs, il maîtrise bien mieux la langue que les autres au même âge.

— En bref, c’est un genre de surdoué. C’est ça ?

Lisa eut un léger sourire et ses yeux noisette pétillèrent un instant. Non. Caïn n’était pas un génie. Pas selon les critères communément admis en tout cas. A six ans et demi tout juste, il en savait autant qu’un enfant de trois ou quatre ans. En comparaison de ses futures camarades cependant, il avait un plus indéniable.

— Un surdoué, tout à fait, répondit-elle.

— Super intelligent ou pas, reprit le docteur en plongeant son regard dans sa paperasse, il sera traité comme les autres. Entendu ?

— Evidemment, répondit-elle, faussement outrée.

Sans attendre d’autorisation, Lisa quitta le bureau de son supérieur. Le nouvel enfant du centre allait enfin rejoindre les autres. Il n’y avait pas d’arrivée programmée avant au moins six mois, elle pourrait donc se consacrer entièrement à eux. Son cœur se serra lorsqu’elle pensa au départ prochain de Paulune. La politique du centre était stricte à ce sujet : un enfant inutile devait partir. Seul Fabein était une exception. Mais son officiel ne pouvait se résoudre à le laisser… Ses pensées étaient bien trop négatives, se reprit-elle en secouant la tête. L’heure était à la gaieté.

Avant de rejoindre la chambre du petit, elle fit un rapide détour par le réfectoire. Les autres avaient déjà fini de manger à cette heure et il était hors de question de le laisser prendre son premier repas à la cantine tout seul. Le cuisinier lui servit un copieux plateau pour deux. Du steak et des haricots verts, un grand verre de lait pour Caïn, une compote et un énorme morceau de brie à partager. Lisa sortit par la porte ouest et rejoignit le petit bâtiment à l’orée du bois. Ses sabots n’étaient pas des plus pratiques pour fouler les graviers du chemin. Elle ralentit légèrement l’allure pour ne pas risquer de tout renverser. Se faisant, Laurune, encore à l’écart du groupe, vint l’alpaguer.

— Tu vas manger tout ça ?

— Non. Il n’y a que la moitié pour moi. Le reste est pour Caïn. C’est un garçon qui viendra vous rejoindre tout à l’heure. Va donc jouer avec les autres en attendant qu’il ait fini de manger. Je viens vous rejoindre après et on lira une histoire tous ensemble.

— D’accord, grommela la blondinette.

Depuis un an qu’elle était parmi eux, Laurune ne s’intégrait toujours pas d’elle-même. Il fallait toujours la pousser à se joindre aux autres. Massimov, et la plupart des animateurs, ne trouvaient pas cela gênant. Après tout, aucun n’était là pour se faire des amis. Cependant, Lisa était différente du reste du personnel. Elle voulait que ces enfants se développent au mieux, dans des conditions aussi normales que possible. Elle les aimait.

Elle suivit du regard la préadolescente entrer dans le hall principal. Quelques secondes plus tard, elle pénétrait dans l’infirmerie. Edgar la salua en passant simplement la tête dans l’encadrement de la porte de son petit bureau. Il regardait un match de base-ball, comme souvent. Elle lui sourit et se rendit immédiatement dans la chambre de Caïn. Il était sagement assis sur son lit à regarder un magazine de jeux vidéo. Ce devait bien être la centième fois qu’elle le voyait tourner les pages de cette revue usée.

— Je t’ai apporté à manger Caïn. Tu dois avoir faim.

— Oui ! cria-t-il en sautant du matelas.

— Va te laver les mains pendant que j’installe tout ça.

Elle disposa le repas sur la petite table près de la fenêtre. L’enfant reparut quelques secondes plus tard et ils mangèrent, le sourire aux lèvres. Le petit garçon au crâne rasé attendait ce moment depuis plusieurs semaines déjà. Et puisque Lisa ne lui avait encore rien annoncé et qu’en plus elle souriait, cela voulait dire qu’il allait enfin rencontrer les autres enfants. Six mois qu’il était seul pratiquement toute la journée. Edgar était gentil avec lui, mais il n’avait d’intérêt que pour sa petite télévision. Il y avait toujours un match ou une compétition importante qui se jouait quelque part. De fait, il n’était que très peu disponible. Il y avait bien Lisa. Mais elle aussi avait manifestement d’autres choses à faire. Alors, le petit garçon passait son temps comme il pouvait. Entre l’écran de télé, les livres et magazines qu’il ne savait pas lire, les quelques jouets et les passages d’animateur, deux fois par jour. La fenêtre, donnant sur la cour, était sa seule évasion. Il voyait parfois les autres enfants passer furtivement d’un bâtiment à un autre, ou jouer ensemble. Mais toujours trop loin pour les distinguer nettement. Et eux ne s’approchaient jamais.

Caïn mangea aussi vite qu’il put, mâchant à peine et s’aidant du verre de lait pour faire descendre les aliments récalcitrants. Son cœur battait à cent à l’heure et il transpirait malgré la fraîcheur de la pièce climatisée. Il ne se souvenait pas d’avoir déjà été aussi excité.

— Calme-toi un peu, tu vas t’étouffer. Ils t’attendent de toute façon. J’ai dit à Laurune que je vous lirais à tous une histoire.

— Moi aussi ?

— Bien sûr, quelle question.

— Ouais !

Le garçon accéléra encore et rencontra cette fois un véritable problème lorsqu’il voulut avaler son énorme bouchée de fromage. Il devint écarlate et toussa pendant près d’une minute avant de pouvoir enfin reprendre son souffle. Lisa le réprimanda, toujours souriante, et l’invita à ralentir puisqu’ils ne quitteraient les lieux qu’une fois qu’elle aurait fini.



Lorsque Caïn posa le premier pied à l’extérieur, il oublia vite les autres enfants. Le spectacle qui s’offrait à lui était époustouflant. Il était dehors ! Il pouvait enfin sentir la brise sans avoir à se pencher par la fenêtre. Le parfum des arbres, encore en fleurs, était mille fois plus puissant et délicieux que ce qu’il parvenait à humer de sa chambre. Il sentait les graviers crisser sous ses semelles et il eut envie de marcher pieds nus. Il se contenta de ramasser quelques cailloux et les observa attentivement. Lisa le regardait amusée. Elle assistait à ce spectacle pour la quinzième ou vingtième fois peut-être. Pourtant, c’était toujours un ravissement de voir les étoiles dans les yeux de ces enfants qui découvraient le monde. Ce qui paraissait normal aux adultes, à tel point qu’ils en oubliaient bien souvent de prendre le temps d’observer le monde qui les entoure, était systématiquement un émerveillement pour les petits du centre. C’était probablement là la meilleure partie de son travail, par ailleurs bien ingrat.

— Tu sais comment ça s’appelle ? demanda-t-elle.

— Des cailloux, fit le garçon avec un grand sourire de fierté. Mais c’est vraiment très dur, ajouta-t-il en essayant d’en fracturer un.

— Oui c’est vrai, ricana l’adulte.

— Regarde ! s’écria Caïn en pointant un animal au pelage roux et à la queue en panache au milieu de la grande étendu de pelouse devant le bâtiment principal.

— C’est un écureuil.

Bien qu’habitué à la présence des humains sur son territoire, le rongeur avait détalé en entendant l’enfant crier. Le garçon se lança à sa poursuite. Après quelques foulés, ses jambes se dérobèrent sous lui et il chuta lourdement dans le gazon. Lisa accourut aussitôt pour le consoler. Il pleurait à chaudes larmes, plus par frustration qu’à cause de la douleur. Une rapide vérification confirma à l’infirmière qu’il n’y avait rien de bien grave et ils reprirent la direction de ce que Lisa appelait le centre.

L’endroit était gigantesque en comparaison de l’infirmerie. Le plafond du hall d’entrée était suspendu à cinq mètres et supportait un immense lustre. Le sol était couvert de dalles de pierres polies, noires et blanches, en damier. Un long escalier longeait le mur jusqu’à mi-hauteur, avant de faire demi-tour pour rejoindre l’étage supérieur. A côté des marches, un couloir traversait la demeure et menait vers un jardin mystérieux que Caïn rêva d’aller visiter. Pour l’instant, les longues enjambées de Lisa l’emmenaient vers l’aile est, vers la bibliothèque.

La pièce regorgeait d’étagère en bois, croulant sous les livres. Le garçon en fut soufflé et ne put retenir un hoquet de surprise. Ses yeux s’écarquillèrent devant tant de pages à tourner. Tant d’histoires à écouter. Cet endroit était merveilleux ! En passant à travers les rayonnages, il s’imagina parcourir chacun des volumes, oubliant un instant qu’il ne savait pas lire et que la plupart des volumes présents n’avaient pas d’images.

Lisa lui lâcha alors la main et il fut enfin face à ceux qu’il désespérait de rencontrer un jour : les autres enfants du groupe. Ils étaient sagement installés sur des poufs aux couleurs chatoyantes sur un grand tapis à poils longs, couleur sable. Il y avait une dizaine d’enfants, tous plus grands que lui, mais son regard fut happé par deux en particulier. La première, parcourant une bande dessinée, n’avait qu’un bras. Assise en tailleur devant son pouf, sur lequel était posé l’ouvrage, elle tournait les pages bien trop vite pour avoir le temps de lire. C’était une grande, peut-être la plus grande du groupe. Elle avait des gros seins, comme les adultes, pensa Caïn. Le garçon se sentit triste pour elle l’espace d’un instant. Puis il remarqua, un peu à l’écart, une autre fille. Elle avait les cheveux jusqu’aux épaules, fins et blonds. Sa peau était très blanche et ses yeux très bleus. Sans savoir pourquoi, il ne put détacher son regard d’elle et lui sourit. Elle lui rendit poliment son sourire et Lisa lui demanda de donner son prénom.

— Caïn, fit-il d’une toute petite voix.

— Comment ? cria une voix au fond.

— Caïn, répéta-t-il plus fort et plus intimidé.

— A partir d’aujourd’hui, il restera avec vous. C’est le nouveau dont je vous ai parlé hier déjà. Soyez gentil avec lui, s’il vous plait.

— Comme toujours, marmona celle qui n’avait qu’un bras.

— Albin, je te charge de lui faire visiter après l’histoire.

— Pourquoi moi ? se plaignit le garçon à la peau noire et aux yeux bizarres. C’est pas juste.

— Ça te donnera une occasion de te promener un peu. Et puis, peut-être que d’autres voudront t’accompagner.

Lisa invita Caïn à s’asseoir sur un pouf parmi ses nouveaux camarades. Il bouscula involontairement un garçon dans son fauteuil roulant. Il était équipé de tout un tas de tuyaux. Le nouveau pensa qu’il s’agissait d’un robot à moitié humain jusqu’à ce que le paralytique lui sourie. Ce n’était pas un robot, ouf ! Il s’installa sur un coussin bleu à côté d’un garçon au teint jaunâtre jusque dans le blanc des yeux.

Après quelques secondes, Lisa entama l’histoire promise. Il était question d’un groupe d’enfants, abandonnés par leurs parents. Le destin les avait réunis aux abords d’un immense désert. Coincés entre la mort dans le sable ou les méchants animaux sauvages de la forêt, ils choisirent les dunes. Là, ils découvrirent un lieu regorgeant de vies et de mystères. Ils rencontrèrent un mille pattes géant qui les fit voyager à grande vitesse jusqu’à une oasis aux arbres extraordinaires. Leurs fruits avaient des goûts aussi variés qu’improbables, allant du poulet rôti à la barbe à papa, en passant par le chocolat et le caramel. Ils rencontrèrent d’autres créatures étonnantes, douées de paroles, qui les menèrent de l’autre côté du désert, vers un monde sans danger où ils pourraient vivre éternellement sans se soucier du lendemain.

Le conte rencontra un succès mitigé mais Lisa savait que son public était difficile. L’auditoire resta cependant parfaitement attentif du début à la fin du récit. Lorsqu’elle se leva, pour vaquer à ses occupations, le jeune Caïn courut lui attraper la main.

— Je dois encore faire beaucoup de choses, fit-elle à son intention. Albin va te faire visiter la maison et le jardin derrière. Jake viendra vous trouver un peu avant le goûter.

— Oh non ! Pas Jake, entendit-on à l’arrière.

C’était le garçon jaune qui avait parlé. Ses yeux, au teint si particulier s’embrumaient déjà derrière un voile de larmes. La jeune fille qui n’avait qu’un bras tenta de le réconforter alors que Lisa embrassait une dernière fois le nouveau.

— Je reviendrai dans la soirée de toute façon, lâcha-t-elle avant de quitter la bibliothèque.

Caïn retint ses larmes devant les autres et tenta de leur faire face. Lorsqu’il se tourna vers eux, la blonde à qui il avait sourit était là, tout près, tenant la main du garçon noir aux yeux bizarres.

— Il est là, fit-elle avec une voix douce, tout en guidant la main de l’autre jusqu’à l’épaule du nouveau.

— Qu’est-ce que tu as aux yeux ? demanda Caïn.

— Je n’ai plus de cornets, fit-il.

— Des cornées ! Triple idiot, rectifia la grande au membre manquant.

— C’est pareil. Je suis aveugle. Mais je peux quand même te faire visiter ! s’empressa-t-il d’ajouter. Tu veux commencer par quoi ? Dedans ou dehors ?

Caïn hésita. Son guide ne voyait rien du tout. Comment pourrait-il lui faire découvrir la maison s’il ne faisait pas la différence entre un mur et une porte ?

— Pourquoi tu n’as plus de cornets ?

— Hey ! Les mioches ! grogna la grande. Ce sont les cornées. C’est pourtant pas compliqué à prononcer.

Elle paraissait fortement contrariée et Caïn sursauta lorsqu’elle fit un pas vers eux. Le garçon jaune semblait avoir arrêté de pleurer, mais le nouveau crut qu’il allait prendre le relais d’un instant à l’autre. Elle était si grande et criait si fort.

— Allez. Venez, on y va tous ensemble, comme ça, pas de jaloux, lança-t-elle en levant les yeux au ciel.

Elle l’attrapa par l’épaule et le guida pour sortir de la pièce. Aussitôt suivit des autres enfants. Elle le poussa sans ménagement pour qu’il accélère. Arriver au bout de l’allée qu’ils avaient empruntée, un bolide passa juste devant eux, évitant de justesse les pieds du dernier arrivé dans la troupe. Il stoppa net et vit le fauteuil roulant faire une pirouette à toute vitesse, un mètre plus loin. Le pilote lui lâcha un petit sourire et reprit sa route. Poursuivi par le garçon jaune.

— Dans le fauteuil c’est Fabein, lança la fille. C’est un as du fauteuil roulant. Et le jaune derrière lui, c’est Henri-4.

Caïn tiqua lorsqu’il entendit le prénom, mais ne pipa mot. Il avait trop peur de la grande pour la contredire ou lui poser la moindre question.

— Moi, c’est Paulune, ajouta-t-elle avec un sourire forcé.

Elle présenta tout le groupe. Il y avait Augustou, Unaïs, Lalune, Clémentin et enfin, Laurune, la blonde à la voix douce. Ils étaient neuf au total, compta-t-il.

La visite fut très rapide. Paulune prit la direction des opérations. Elle se contenta d’expliquer que les chambres se situaient à l’étage. Il y avait une chambre pour deux à peu près. Elle avait sa propre chambre car c’était elle la plus âgée. Les trois autres filles partageaient le même dortoir en revanche. Le nouveau irait dans la chambre d’Henri-4. Lina était venue préparer son lit la veille.

— Lina est gentille, lança Henri-4 en passant en courant entre les enfants. Pas comme Jake.

— Jake n’est pas méchant, corrigea Paulune. Il est nase, c’est différent. Personne n’est méchant ici, précisa-t-elle à l’intention du nouveau. Mais Lina et Lisa sont les plus sympas. Phil et Coralie sont là que la nuit.

Ils passèrent devant le réfectoire, vide, puis les toilettes, où Clémentin fit une halte. Lui aussi devait être grand. Il avait une petite moustache sous le nez et était plus haut que Paulune. Jamais il ne retiendrait tous ces prénoms pensa-t-il.
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MessageSujet: Re: Caïn [Mystère ?]   Caïn [Mystère ?] Icon_minitimeDim 10 Juin 2012 - 23:26

La visite se poursuivit jusque dans le jardin. Le soleil brillait dans le ciel et, de sous l’escalier, l’endroit paraissait réellement enchanteur. Un parterre de verdure accueillit leurs baskets et les yeux de Caïn s’écarquillèrent pour profiter des couleurs merveilleuses qui s’offraient à lui. Il y avait un immense espace de gazon parfaitement entretenu et, tout autour, des milliers de fleurs. Toute la gamme chromatique était représentée, c’était un décor enchanteur.

— Voilà le jardin, annonça Albin.

— C’est beau.

— Oui, c’est vrai, répondit le garçon à la peau sombre.

Caïn eut un doute l’espace d’un instant. Albin ne voyait rien, comment pouvait-il savoir si le jardin était beau ou non ?

— Il n’a pas toujours été aveugle, répondit Paulune, lisant l’interrogation sur son visage. Avant, il voyait très bien. Mais on a dû l’opérer.

Caïn opina. Il ne comprenait pas vraiment pourquoi on avait enlevé ses cornets à ce garçon s’il voyait bien. Mais ce n’était pas le plus important. Augustou, Unaïs et Henri-4 coururent dans le jardin et se mirent à jouer à chat. Paulune proposa au nouveau de se joindre à eux.

— Je vais regarder les fleurs d’abord, répondit-il.

Il mourrait d’envie de jouer avec les autres enfants, mais il avait également très peur de ce jeu où tout le monde se courrait après. Caïn n’avait jamais eu autant de place pour jouer d’ailleurs. Tout cet espace l’intimidait un peu.

— Je t’accompagne, si tu veux, fit Albin. De toute façon, je ne peux pas jouer à chat.

Les deux garçons longèrent les limites du jardin, sentant, caressant et étudiant les orchidées, roses, arums et autres tulipes. Cette première journée s’annonçait sous les meilleurs auspices. Malgré son handicap, Albin parvint à nommer presque toutes les espèces de plantes. Le nouveau était réellement impressionné. Derrière eux, les autres hurlaient et riaient, même celui dans le fauteuil, Fabein. Un simple regard dans leur direction donnait le sourire à Caïn. Lisa n’avait pas menti, ils étaient vraiment tous très gentils.

Il y eut d’autres jeux organisés. Le jeune garçon n’en connaissait aucun, bien entendu, mais il participa à un cache-cache dans la bibliothèque. Ils jouèrent à la cacahuète. Paulune dut lui répéter les règles plusieurs fois avant qu’il ne comprenne le but du jeu.

— C’est pourtant simple, s’emporta finalement Augustou. Tu penses à un truc, tu ne le dis à personne, et nous on doit deviner en te posant des questions.

— Mais tu ne peux que dire oui ou non, ajouta Laurune de sa voix douce.

Lorsque son tour vint, Caïn pensa à la chose la plus remarquable qu’il avait vue aujourd’hui, son premier jour à l’extérieur : un écureuil. Et personne ne devina, il avait gagné.

Les enfants cherchaient une nouvelle idée de jeu lorsque Jake arriva. C’était un adulte, bien sûr, mais il était vraiment bizarre. Très grand, il avait des cheveux orange coupés très très courts. Il avait plein de muscles partout. On les voyait parfaitement car il portait un T-shirt sans manche avec plein de petits trous et puis un bermuda.

— Salut Caïn, fit l’animateur en le regardant droit dans les yeux. Je suis Jake. Lisa nous a beaucoup parlé de toi, tu sais.

Le nouveau était tétanisé. Jake avait une grosse voix. Le genre de voix que prenait Lisa quand elle imitait les méchants chasseurs dans ses histoires. Caïn l’imagina immédiatement avec un fusil immense et un couteau à lame crantée accroché à la ceinture. Des larmes se formèrent dans ses grands yeux verts émeraude. Ses mains tremblèrent et s’il n’avait senti les lèvres de Paulune sur sa joue, il aurait sûrement été incapable de s’empêcher de pleurer.

— Tu sais bien que tu fais toujours peur aux petits, lança Paulune tout en câlinant le petit dernier.

— C’est bon, je suis pas un monstre non plus, souffla-t-il en levant les yeux au plafond. Bon, les kids, c’est l’heure du goûter. Suivez-moi au réfectoire. Aujourd’hui, pain au choc, lait de chèvre et raisin sec !

Une clameur s’éleva et les enfants se ruèrent à la suite de l’adulte. Paulune déposa un nouveau baiser sur le front de Caïn.

— Ne t’inquiète pas, fit-elle avec une voix suave. Il n’est pas malin et il a une voix qui fait peur, mais il n’est pas méchant. Tout le monde est gentil ici, tu verras. Ca va aller ?

Le garçon regarda la grande fille à un seul bras accroupie en face de lui. Il avait d’abord cru qu’elle était cruelle, à crier après les autres. Mais en réalité, c’était la chef. Comme dans les histoires de Lisa. Elle commandait et devait donc parfois être dur avec ceux qui n’écoutaient pas. Mais pour de vrai, elle aimait les autres enfants. Paulune lui sourit et il se jeta dans ses bras.

— T’en fais pas, chuchota-t-elle en lui caressant le dos de sa seule main. C’est toujours difficile au début. Mais tu verras… ça va aller.

Un dernier baiser sur le front du garçon et ils se dirigèrent ensuite vers le réfectoire.
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MessageSujet: Re: Caïn [Mystère ?]   Caïn [Mystère ?] Icon_minitimeMar 12 Juin 2012 - 22:12

Après le goûter, Jake leur proposa des activités. Puzzle, coloriage, découpage et collage. Le calme régna pendant une bonne heure, jusqu’à ce que Lisa revienne. Elle observa son dernier protéger depuis l’entrée de la salle de jeu. Il semblait parfaitement à son aise parmi les autres. Comme prévu, Paulune était près de lui. Elle avait eu ce comportement avec tous les autres. Son départ était prévu pour bientôt et Lisa espérait que Caïn ait le temps de s’émanciper avant ce moment. Le cœur de la jeune femme se serra de nouveau en imaginant ce qui n’allait pas manquer de se produire. Paulune avait un don avec les autres enfants. Elle savait être à la fois autoritaire et protectrice. A cet âge, c’était assez rare. Son officielle deviendrait probablement une mère de grande qualité. Un professeur peut-être.

Pauvre Paulune. Une larme glissa sur la joue de Lisa et elle l’essuya d’un revers de main. Elle était beaucoup trop attachée à ces gamins. Massimov ne cessait de le lui répété et il avait manifestement raison. Mais comment ne pas se lier à ces êtres fragiles et innocents ? Son boulot était fait pour les gens sans cœur. Une fois encore, elle se demanda pourquoi elle avait accepté le poste. Au bout du compte, il n’y avait que tristesse et désespoir. La plupart des soirs, seule dans sa chambre, elle s’enfouissait sous les couvertures pour étouffer ses pleurs. Pourtant, il était absolument hors de question de les abandonner. C’était un dilemme inextricable.

— Lisa !

Elle sursauta. La voix du petit dernier la tira de ses pensées. Il courut vers elle et sauta dans ses bras pour la câliner comme jamais auparavant. Elle sentait le cœur du bambin battre la chamade contre sa propre poitrine. Difficile d’avoir ce genre de relation avec ses patients dans un autre hôpital. Jamais elle ne recevrait autant d’amour gratuit qu’ici. Elle ne pouvait pas les abandonner !

— Comment a été ta première journée ? demanda-t-elle.

— Bien, fit-il timidement en relâchant son étreinte. On est allé dans le jardin et on a fait plein de jeux.

— Bien. C’est bien.

Elle se dirigea vers le centre de la pièce et tous les enfants la saluèrent. Les grands par un regard ou un geste de la main, les plus jeunes par des baisers. Lisa retrouva force et courage par ces démonstrations d’affection.

— Ca va être l’heure de la toilette, les enfants. Avez-vous montré les chambres à Caïn ?

— Non, répondit Paulune. On n’est pas allé à l’étage.

— Eh bien allons-y alors, reprit l’adulte. Jake, je peux te laisser ranger, s’il te plait ?

— Bien sûr.

Le groupe d’enfants emboîta le pas de Lisa et ils grimpèrent les marches vers le niveau supérieur. Fabein et Henri-4 empruntèrent l’ascenseur. En haut, le parquet était parfaitement ciré et ne produisait aucun grincement sous les pieds. L’escalier débouchait sur un couloir partant à gauche et à droite.

— Au fond, commença-t-elle en pointant l’aile est, c’est les toilettes et les douches. Il y a aussi les chambres de Phil et Coralie. Tu rencontreras Coco tout à l’heure après le dîner.

— Coco ?

— Coraliiiiie ! s’écria Fabein, arrivant sur son fauteuil. On l’appelle Coco, c’est rigolo.

— Elle est très très belle, ajouta Lalune d’un air triste.

Caïn avait un peu peur de Lalune. Paulune lui avait assuré qu’elle était gentille, comme tout le monde. Mais elle avait le dos bizarre et ne pouvait s’asseoir que sur des tabourets. Elle portait un sweat d’adulte avec les manches retroussées à cause de son dos tout gonflé.

— C’est vrai que c’est une belle fille, admit Lisa. Et de l’autre côté, c’est vos chambres. Côté gauche, vers le jardin, c’est les garçons. De l’autre côté, c’est le domaine des filles. Il y a trois chambres de chaque côté, la tienne est au milieu.

Tout le monde avança dans cette direction. Le jeune garçon était tout excité. Il allait découvrir son nouveau chez lui. Une chambre qu’il partagerait avec un autre garçon !

Sur la porte, il y avait une image de planètes. Caïn reconnut immédiatement le système solaire. Il l’avait vu dans un des magazines que lui avait apportés Lisa. Le groupe le laissa ouvrir la porte. Il découvrit une grande pièce avec des lits superposés dans les deux coins opposés à l’entrée. Celui du bas à gauche était manifestement celui d’Henri-4. Il était défait et trois peluches s’entassaient sur l’oreiller. Sous la fenêtre, entre les lits, se trouvait un canapé orange. Henri-4 le bouscula un peu pour entrer dans la chambre et lui sourit en désignant son propre lit.

— J’avais choisi ce lit en premier et on t’a mis de l’autre côté. Mais si tu veux dormir en haut, au-dessus de moi, tu peux aussi, ricana-t-il. On a un bureau chacun aussi, fit-il en désignant des meubles.

— Ce sont des armoires, corrigea Lisa.

— C’est pareil ! Viens voir sur ton lit, s’écria-t-il en attrapant son nouveau colocataire par le bras.

Les autres suivirent le mouvement et formèrent un demi-cercle autour de Caïn qui écarquilla les yeux. Ses lèvres s’étirèrent en un large sourire et il se tourna vers Lisa.

— Vas-y, lui lança-t-elle, tout sourire également.

Les mains tremblantes, il attrapa le panda en peluche sur son lit et le serra dans ses bras. Il mesurait environ quarante centimètres de haut et était plus doux que tout ce qu’il avait connu jusqu’ici. Il y avait également une grande enveloppe et un petit paquet cadeau argenté. Il ouvrit le pli et en sortit une grande feuille pliée. Il l’aplatit sur ses genoux pour en contempler le dessin.

— C’était l’idée de Lalune, précisa Paulune déclenchant l’apparition de rougeurs sur les joues de l’intéressée.

— On s’est tous dessiné, ajouta Laurune en parcourant la feuille du doigt. Moi je suis là.

Elle détailla chacun des personnages réunis sur l’herbe sous un soleil jaune resplendissant. Il y avait un arbre au milieu de la page et quelques oiseaux dans le ciel. Chaque enfant avait un style différent, évidemment. L’un d’entre eux, celui d’Albin, était vraiment très bizarre, mais Caïn réalisa qu’il aurait lui aussi du mal à faire un beau dessin sans rien voir.

— Moi, j’ai dessiné Lisa et Lina, fit Paulune.

— Et moi, Coco, lança la voix douce de Laurune tout près de lui.

— Moi aussi j’ai fait Coco, reprit Henri-4. Comme ça, elle y est deux fois !

Tout le monde éclata de rire. Caïn reposa le dessin sur son lit avant de prendre le paquet cadeau.

— Tout le monde en a une comme ça, expliqua Lisa pendant qu’il déchirait le papier.

Il dévoila une petite console de jeu portative à écran tactile, dans sa boite. Alors qu’il la déballait proprement, Henri-4 s’assit à côté de lui et entreprit de lui expliquer comment cela fonctionnait. Caïn remercia chaleureusement chacun et chacune. Il venait de recevoir ses tous premiers cadeaux…

— Laissons-les un peu, annonça Lisa. A la toilette ! On commence par les chambres du fond. Paulune et Clémentin, allez-y.

Les enfants quittèrent la pièce alors que Caïn se lançait dans sa première partie de jeu vidéo. Henri-4 lui indiqua qu’il avait très peu de temps car Clémentin était très rapide à se laver.
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MessageSujet: Re: Caïn [Mystère ?]   Caïn [Mystère ?] Icon_minitimeVen 22 Juin 2012 - 16:47

[Ceci est la fin du chapitre 1]



Coco fut accueillie à grand renfort de câlins et de bisous. Cela faisait une semaine qu’elle n’avait pas reparu devant les enfants. Elle s’était octroyée une semaine de vacances au soleil. Sa peau avait pris une teinte dorée qui réchauffa immédiatement l’atmosphère.

— Tu es encore plus belle que d’habitude, lança Lalune avec un sourire immense sur le visage.

— Merci, Lal’. Ça me fait plaisir de vous voir les jeunes, ajouta-t-elle en s’approchant de Caïn.

Il resta pétrifié. Il n’avait pas peur. Loin de là. Il était subjugué. Coralie était une très grande fille, presque une tête de plus que Lisa. Elle avait de longs cheveux très noirs qui cascadaient en ondulant légèrement dans son dos, jusqu’à ses hanches. Ses longs cils agrandissaient encore un peu ses yeux en amendes, tout aussi noir que sa chevelure. Même à trois mètres de distance, il était évident qu’elle avait la peau douce. Sa voix était chaude et envoutante, on avait envie de lui obéir, quoi qu’elle vous demande. Le garçon sourit sans même s’en rendre compte.

— Tu dois être le nouveau ? demanda-t-elle en s’agenouillant devant lui. Caïn c’est ça ?

Il acquiesça, puis fit un pas vers elle. Elle avait un une boucle d’oreille sur la lèvre inférieure. Son oreille gauche était décorée de trois boucles en argent, dont une reliée à une bague d’oreille par une fine chainette. C’était un peu bizarre, mais joli.

— Il est arrivé aujourd’hui, compléta Paulune. Cet après-midi pour être exacte.

— Oh ! Alors bienvenue parmi nous, Caïn, reprit Coralie en lui déposant un baiser moelleux sur la joue. Moi c’est Coco. Je ne suis là que le soir, en alternance avec Phil.

Elle se releva de toute sa hauteur et tourna sur elle-même comme pour vérifier que tout le monde était présent. Elle indiqua qu’il restait quelques minutes avant le repas du soir et que chacun pouvait donc vaquer à ses occupations.

— Il faut que je discute un peu avec Lisa, précisa-t-elle. Ensuite on mange. Il parait qu’il y a de la pizza ce soir.

Une clameur monta pour accueillir la bonne nouvelle.

— Et puis après le repas on pourra faire une veillée cinéma. J’ai rapporté des nouveaux films.

Tout le monde fut ravi. Les enfants regagnèrent leurs chambres et Coralie alla déposer son sac dans la sienne avant de redescendre.

Lisa avait son bureau au rez-de-chaussée. Elle y était tous les soirs. Cela faisait partie de son rituel. Elle aimait suivre sa petite routine. Ainsi, dès que les enfants entamaient la toilette du soir, elle s’asseyait derrière son ordinateur. La plupart du temps, elle faisait de la saisie pour le docteur. Elle s’occupait aussi de la comptabilité du centre ainsi que des plannings. Elle se tenait également à la disposition de son équipe et des enfants. Coralie rentrait de vacances, il lui fallait donc faire le point.

— Il n’y a rien d’extraordinaire, commença Lisa d’un ton plat en déplaçant son clavier.

Elle indiqua le canapé et son invité s’y installa confortablement.

— Caïn est arrivé cet après-midi. Je pense qu’il s’est bien acclimaté. Je crois aussi que Laurune lui a tapé dans l’œil, ajouta-t-elle le regard rieur.

— Je l’ai vu tout à l’heure. Il avait l’air très impressionnable.

— Tu fais souvent cet effet la première fois, en fait. Entre ta taille mannequin et tes piercings, c’est un peu déstabilisant.

Coco eut un sourire gêné. Ce n’était pas la première fois que Lisa lui faisait la remarque à vrai dire. Elle passa la main sur les plis de sa longue robe fleurie pour se donner une contenance.

— Caïn est un enfant très doué, comme je vous le disais en réunion, la dernière fois. Il a soif de connaissance. Il va falloir veiller à le tenir occupé. Les puzzles que nous avons ici vont vite le lasser, je pense.

Coralie tiqua. Les enfants du centre étaient tous analphabètes, ou presque. Cela faisait, pour ainsi dire, partie du règlement. Quel plan particulier pouvait bien avoir Lisa pour ce garçon ?

— Ne me regarde pas comme ça, voyons. Vu son original, je pense qu’on va être en présence d’un genre de génie. Avec ces gamins-là, si tu ne gardes pas leur esprit éveillé, ils finissent hyperactifs. Je pense qu’il sera plus facile de gérer un gamin accroc aux casse-têtes qu’un deuxième Fabein. D’autant qu’il serait pire puisqu’il peut courir lui.

— Par pitié, fit Coralie en feignant la supplique, pas deux Fabein !

— On a encore un peu de temps, quelques semaines en tout cas. Mais une fois qu’il aura un peu de vocabulaire et qu’il aura joué à tous nos jeux habituels, il lui en faudra plus.

— D’accord… A part ça ?

— On attend toujours la validation du départ de Paulune.

A l’évocation de cet événement, les deux femmes eurent le cœur serré. Mais Coralie était manifestement beaucoup plus forte que Lisa. Elle arrivait à se défaire des enfants aussi rapidement qu’elle s’y attachait. Lisa avait toujours été impressionnée par cette étrange capacité. Cette Coco était vraiment parfaite pour le job. Dommage qu’elle ne veuille travailler que de nuit. Tous les pensionnaires du centre l’adoraient. Il n’y avait jamais eu d’exception. Elle s’occupait d’eux avec un grand dévouement et sans aucune discrimination. Elle était bien plus apte que Jake, par exemple.

— Bref, souffla-t-elle en rassemblant ses esprits. Comment était ton séjour ? fit-elle pour changer de sujet.

— Merveilleux !

La jeune fille raconta rapidement sa croisière, les garçons, les fêtes permanentes et les îles paradisiaques. Pendant quelques minutes, Lisa oublia le centre, les enfants et leur destin si peu enviable. Ce fut agréable mais l’heure du repas sonna et Coco partit chercher les enfants. Lisa voulait terminer son mail avant de passer à table, aussi resta-t-elle à son bureau encore un peu.
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